SYNOPSIS
Gardien de nuit dans les locaux de la police criminelle, un maître chien va devoir faire face a des forces obscures.
LE SON DE COMMISSARIAT/INT.NUIT
Ce court métrage est un thriller orienté SF. L’action se déroule dans un commissariat désert hanté par un fantôme qui se manifeste progressivement. Le point de vue est subjectif, on suit le vigile et son chien pendant leur ronde avec des prises de vue qui rappellent les jeux vidéo type FPS / 3rd PS. Les lieux et les décors sont particulièrement bien trouvé, on évolue dans un bâtiment administratif ressent qui semble être inachevé. Une partie des locaux est emménagée en bureaux, tandis que le reste du bâtiment semble désaffecté avec des pièces vides sans électricité de grands couloirs obscurs, une large cage d’escalier, un parking souterrain…
Ce film joue sur le suspens et l’imagination du spectateur. Il s’agit de provoquer et d’entretenir une tension et un sentiment de peur en révélant très peu de chose à l’image, ainsi une grande partie de la narration est porté par la bande son.
La peur et les sons réels
Les ambiances on été recomposées. Pour renforcer le sentiment de solitude et d’isolement il a fallu dans un premier temps éliminer les bruits parasites environnants (voitures, klaxons, ville). Ensuite j’ai reconstitué les ambiances en utilisant des sons réels type : fonds d’airs, sons de vent étouffés, grésillements de néons, ventilation vmc… Ce travail permet de différencier chaque lieux en donnant une atmosphère plutôt neutre ou pesante ce qui influence déjà à ce stade le ressenti du spectateur.
Ensuite en outrepassant la fonction première du mixage qui consiste à intégrer les sons montés de manière réaliste, on va jouer avec des effets d’écho, de réverbération, ce qui vont donner une indication sur la dimension des lieux, la distance mais aussi de provoquer inconsciemment un sentiment d’inquiétude, un aspect caverneux, obscur…
Peur et sons extra diegetiques
Le recours au sound design est tout indiqué dans la mise en place d’ambiances étranges il se différencie des sons réels par sa nature artificielle et synthétique (bourdonnements sourds, nappes étranges, ) mais il diffère également dans son utilisation : Les sons ambiants sont mixés de manière réaliste, ils sont statique, ou bien évoluent en fonction d’un déplacement logique rapprochement / éloignement. Le sound design ambiant intervient sur un plan extra diégétique, et il évolue dans le sens de l’intention narrative. Il permet de provoquer des moments de tension, et d’emmener progressivement et le plus souvent à l’insu du spectateur un sentiment d’inquiétude, d’étrangeté, d’angoisse. Il est intéressant de se poser la question de la relation entre la peur et le timbre sonore. pourquoi tel son fait plus peur qu’un autre. ? Est-ce que cela tiens plus à une caractéristique physique du son, au fait que le son dérange l’oreille (aspect strident, dis-harmonique.) ou bien est-ce un phénomène purement culturel ?
Le fantôme
Une présence inconnue interviens progressivement , ça commence par des sons off distants. Le premier indice est la radio qui se met à grésiller dans la loge du gardien pendant sa pause, puis des bruits de pas se font entendre à l’étage, des portes qui claques au loin…
Ensuite les choses deviennent plus stressantes avec l’utilisation de scare shot caractérisés par des apparitions brèves qui font sursauter le spectateur. Ainsi la robe ensanglanté, le message énigmatique laissé sur le mur en lettre de sang, jusqu’à l’apparition du fantôme, surprennent le spectateur. On utilise des sons stridents avec des attaques très courtes et une dynamique importante. L’effet est accentué d’autant plus que le moment précédent est calme
Le chien
La colline à des yeux, Alien 3, Je suis une légende… L’idée du chien fidèle dans un scénario SF/horreur est un classique qui fonctionne indéniablement bien. Grâce à son instinct l’animal détecte le danger avant son maître, il essaye de l’alerter , ou encore le défendre. Il y une complicité et des éléments communicatifs entre le maître et le chien. Il a fallu en quelque sorte humaniser le chien en lui donnant des attitudes de circonstance en utilisant des sons : gémissements, des aboiements craintifs, ou violent, jusqu’à des glapissements, hurlements… Il y a tout un travail sur la respiration du chien qui révèle sa nervosité.