SYNOPSIS
Tokyo, plus grande mégalopole du monde. Osaka, ville symbole du boom économique nippon. Deux cités tentaculaires. Un enchevêtrement de ruelles foisonnantes. Lumières, bruits, foules, tumulte. Et, loin des symboles de la richesse matérielle du Japon, des hommes, des femmes, invisibles aux yeux de tous, observent la réussite d’un monde auquel ils n’appartiendront plus jamais.
A QUOI RESSEMBLE LA MISÈRE AU JAPON ?
A l’ombre du soleil Levant nous emmène au cœur de la troisième puissance économique mondiale, forte d’une population de presque 130 millions de personnes n’est pas épargnée, comme les autres, par la pauvreté et la paupérisation d’une partie croissante de ses habitants.. Mais, dans un pays qui se veut égalitaire et où le plein emploi et l’intégration dans la vie sociale étaient jusque-là la norme, la pauvreté reste perçue comme un signe de marginalité, une honte. Coupés du monde, souvent rejetés, obligés de défendre jusqu’à l’absurde les apparences, les personnes en situation d’exclusion sociale souffrent plus que dans n’importe quel pays développé d’une situation que la société ne veut pas voir.
Peu de prise en charge, peu d’aide de bénévoles et encore moins de programme de réinsertion, c’est la réalité d’un pays qui ne veut pas faire face à ses laissés-pour-compte, ces symboles d’une société égalitaire qui n’a pas tout réussi et qui ne le supporte pas. Pourtant, ces hommes et ces femmes doivent continuer à vivre malgré tout, à la marge d’une société qui ne veut pas se sentir responsable de leur existence, et encore moins de leur situation.
HISTORIQUE
Pendant des siècles, le Japon exalta la pauvreté en tant que valeur spirituelle.
L’abnégation et le renoncement propres au bouddhisme, sanctifièrent le caractère sacré de la condition errante.
La pauvreté fut longtemps liée à la dimension de la charité et de l’aumône, et relevant du domaine du sacré. Aider les plus démunis devint ainsi une occasion d’avancer dans l’accumulation des mérites. Faire le bien est une vertu bouddhique et l’exercice de la compassion est le pendant de la sagesse.
L’ère Edo (1600-1868) sous le règne des Tokugawa, va petit à petit voir dans la pauvreté un élément potentiel de trouble. Au fur et à mesure des siècles, le statut du pauvre muta jusqu’à devenir aujourd’hui le symbole d’une dégradation, d’une déchéance et d’une honte sociale inavouable.